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II. A la vitesse grand S vers l’avenir

Tout le monde se rappelle de l’effondrement d’une usine de vêtements au Bengladesh l’an passé qui coûta la vie à plus de 1300 personnes, des femmes surtout. Les syndicats locaux ont poussé pour un ajustement des salaires et une meilleure réglementation des conditions de travail.(Dans des conditions de chaleur extrême on empêche même les ouvrières de boire de l’eau pour réduire les pauses toilettes ! On imagine l’impact sur la santé, sans parler de l’impact de la poussière sur les yeux, les poumons, de fait de travailler toujours debout 10,12 heures parfois – aussi ne tiennent-elles que 10-15 ans). Pas surprenant que les fabricants arrivent à facturer 12 t-shirts … 3.50 CHF. Or déjà des géants comme Walmart, Inditex (propriétaire entre autres de Zara) commencent à délocaliser leur production en prévision de l’amélioration très modeste des conditions de travail au Bengladesh. Et au Bengladesh même, la très modeste révision du salaire minimum (qui ne compense même pas la baisse du salaire réel ces dernières années), à conduit à des licenciements massifs et un durcissement des conditions de travail déjà à la limite du supportable. C’est la dure loi de la compétitivité. Or si vous, consommateur européen, cessez d’acheter, les travailleurs vont mourir, selon un interview remarquable de Shatil Ara, une militante bengladeshie dans Le Temps du 13 mars.

Seule une réglementation à la fois globale et locale permettrait de résoudre le problème et éviterait de mettre les producteurs et les pays en compétition les uns avec les autres (car tant la Birmanie que l’Inde, le Pakistan, le Sri Lanka reçoivent à bras ouverts les usines qui délocalisent du Bengladesh).