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Anita Morjani est bien connue pour avoir écrit un livre remarquable, Mourir pour vivre décrivant son EMI (expérience de mort imminente) et depuis lors elle voyage dans le monde entier pour en parler. Il y a quelques jours (27 août), j’ai reçu le texte suivant superbe dans sa lettre circulaire, écrite par un de ses collaborateurs, Ted Slipchinsky. Il est reconnu qu’un des graves défis de la pratique de la médecine est la façon d’annoncer des diagnostiques aux patients. La plupart des médecins n’ont reçu aucune formation dans ce domaine qui parfois peut faire toute la différence entre la vie et la mort.

Un jour, quand la médecine aura vraiment évolué vers une pratique plus proche de ce que le patient vit intérieurement et dont les symptômes physiques ne sont que l’extériorisation, la pratique actuelle de la médecine sera vue comme une phase quasi paléolithique de cette « médecine de la personne » comme la nommait ce grand précurseur romand d’une médecine plus éclairée, le Dr. Paul Tournier, que j’ai eu le grand privilège de connaître il y a bien plus de 50 ans.

 

LA CONFESSION DU MEDECIN

J’ai choisi de donner un nom à vos symptômes Je ne suis pas conscient de la gravité de mon geste car personne ne m’a enseigné à faire autrement. En fait, dans toute ma formation, j’ai appris à donner des noms à vos « conditions » en les quantifiant, en les objectifiant, en les ôtant de la sphère de votre propre créativité consciente. Ce que je nomme, dans toute sa terreur qui ne laisse aucune place à l’espoir, devient votre réalité. Mais le pire crime est que je ne suis pas entré avec vous dans les espaces ou vous avez donné naissance à ces symptômes, parce qu’en vérité je ne sais comment le faire. Malgré toute ma formation, tous mes diplômes, tout mon investissement, je ne sais qu’elles sont les batailles qui vous menez contre vous-mêmes et qui vous ont conduit à ma porte. Absolument aucune idée.

Il ne  me reste donc que la solution de consacrer mes talents considérables à manipuler votre réalité physique. Ceci est déjà considérable, et mes collègues et moi ont obtenu des succès extraordinaires dans ce domaine dont nous avons le droit d’être fiers. Mais malgré toutes les contributions remarquables que nous avons faites pour alléger la souffrance humaine, je ne peux pas vous aider à vous guérir vous-même. Je ne peux pas vous aider car je ne vois pas vraiment qui vous êtes. Je ne sais ce que votre âme cherche à réaliser ni les manières dont votre peur lutte désespérément contre vous. Si je pouvais vraiment vous voir, je pourrais voir que vos symptômes physiques sont l’ultime manifestation de ce combat. Et je pourrais pointer la direction conduisant à votre libération. Le choix resterait toujours le vôtre, mais au moins je pourrais montrer le chemin.

Alors vous, mon patient, êtes laissés à vous-même. Vous pouvez choisir ce que vous voulez parmi ce que j’ai à vous offrir, mais s’il-vous plait ne capitulez pas même si je vous demande de la faire. Ce sera tentant de capituler parce qu’au fond de vous même vous avez peur, mais tout au fond de vous-même vous savez que ce serait une violation de votre propre savoir.